Le chiffre donne des tournis. Alors qu’on vivait des pénuries de moutons dans le pays, ces dernières années, le Sénégal fait face à un stock de moutons invendus qui a atteint 50 à 60 mille têtes cette année, selon le directeur de l’Élevage, Dame Sow, qui s’exprimait chez nos confrères de la Rfm. «Nous avons recensé un reliquat de 34 mille moutons entre le stade Léopold Sedar Senghor, les deux voies de Liberté 6, le foirail de la banlieue et la Seras. A l’intérieur du pays, nous avons enregistré beaucoup de tensions dans les régions du Sine. À Ziguinchor ville, nous avons comptabilisé plus de 2 239 moutons qui sont restés entre les mains des éleveurs. Même chose à Thiès où il a été enregistré plus de 9 435 moutons invendus», a-t-il dit.
Si le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, peut s’estimer heureuse d’avoir réussi son pari d’approvisionner correctement le marché, ce constat pourrait également être révélateur des difficultés de nombreux Sénégalais à pouvoir se payer un bélier. Lesquels auraient sans doute décidé de ne pas suivre la folle flambée des prix dans un pays où le salaire moyen est inférieur au coût de ces moutons non squelettiques, parfois vendus entre 100 et 300 mille francs Cfa pour les petites et moyennes bourses. Car, comme à Saint-Louis, (voir ailleurs), de nombreux Sénégalais cherchent la queue du mouton pour la tirer. Donc, ont décidé de ne pas suivre cette tendance haussière. Surtout que l’ouverture des classes pointe à l’horizon, avec trop de sorties pour une rentrée.
D’un autre côté, cette mévente est un motif de réjouissance chez certains Sénégalais qui pensent qu’une situation pareille, assimilable à un retour du bâton, contribuerait à ramener les éleveurs à la raison. Walfnet