Il s’est tout de suite fendu d’un communiqué pour remercier tous ceux qui ont compati en le couvrant de ‘’prières et d’affections’’ au Sénégal et ailleurs en Afrique.
Le député remercie ‘’amis, camarades, collègues et sopé’’ pour tous les actes posés depuis le premier jour de ses déboires aux Etats-Unis.
Il promet d’entamer une tournée de remerciement à partir d’aujourd’hui pour renouveler sa confiance et son amitié à tout ce beau monde.
C’est donc la fin, pour lui, d’un long épisode judiciaire avec beaucoup de rebondissements dans un dossier qui était loin d’être facile, tant les charges étaient lourdes. Parler de ‘’corruption et de blanchiment d’argent’’, c’est pratiquement condamner pour longtemps le mis en cause si jamais sa culpabilité était avérée. Le système judiciaire américain ayant sa particularité, un accord judiciaire a permis au panafricain Gadio de se tirer d’affaire. C’est l’essentiel.
Reste maintenant le plus difficile pour lui : Etre loin de toute forme de ‘’protocole’’. Le mot étant mis ici, entre guillemets parce que n’étant pas, utilisé, chez nous, dans son sens originel. Le mot signifie, pour la classe politique, un compromis ou même une compromission avec ceux qui détiennent les rênes du pouvoir pour atteindre certains objectifs.
Nous savons que Gadio n’a pas besoin de conseils parce qu’il sait, en général, ce qu’il fait. Mais nous allons tenter tout de même de lui en donner.
Libre à lui de rejoindre Macky Sall ou toute autre coalition politique de son choix, mais cette décision ne doit être dictée par aucune forme de pression et doit être volontaire et mûrement réfléchie.
L’histoire récente a montré que ceux qui signent des ‘’protocoles’’ se compromettent à durée indéterminée, du moins aux yeux de leurs concitoyens.
Nous avons connu un Gadio convaincu, intelligent, pragmatique et sociable. Des qualités qui font défaut dans une République où les curseurs des référentiels changent constamment.
Nous avions alors rêvé voir retourner au Sénégal le même Gadio. Nous avions pensé qu’un an aux Etats-Unis n’allait pas changer plus de 50 ans au Sénégal.
Il avait créé son parti préférant l’appeler ‘’mouvement’’ dans le seul souci de se démarquer de la forme de politique-politicienne en vogue. Il rêvait de panafricanisme, de développement de l’Afrique, de rupture. Il avait fait de la crédibilité son fonds de commerce.
Nous espérons qu’il en sera longtemps ici pour lui et pour tous les autres qui, aujourd’hui, sentent la nécessité d’instaurer ‘’un Sénégal des valeurs’’. Parce que c’est justement cela l’avenir du pays. Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner comme avant.
Les Niass, Tanor et bien d’autres vivent leurs derniers instants en politique. Ils seront forcément balayés par le vent de la nouvelle génération. Le dynamisme est déjà enclenché.
Donc, Gadio et le MPCL ne sauraient rester en marge. Il faudra choisir entre l’immobilisme ou le progrès. Qu’ils s’appellent Macky ou Sonko, pour ne citer que ces deux-là, la pérennité de leurs actions politiques dépend largement de leurs capacités à comprendre cette dynamique de changement et à s’y inscrire.
Aujourd’hui, l’Afrique bouge. L’ère des coups d’Etat est révolue. La démocratie s’est résolument installée, la jeunesse rêve de progrès, de liberté.
A Madagascar par exemple, le président sortant a été écarté du second tour. C’est cela la nouvelle Afrique. Ceux qui ne l’auront pas compris comme Blaise Compaoré seront écartés.
Bienvenue Président Gadio. C’était là ma façon de vous accueillir chez vous.
Assane Samb Rewmi