L’AFP a appris mercredi que vingt-et-une personnes, principalement des supplétifs civils de l’armée et des soldats, ont été tuées lundi lors de deux attaques présumées de jihadistes au Burkina Faso, selon des sources sécuritaires.
Une source sécuritaire a déclaré à l’AFP : “Un affrontement violent s’est produit lundi à Sawenga, dans la commune de Bittou, province du Boulgou, région du Centre-Est, entre une unité mixte de soldats et de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) et des groupes armés terroristes”. Selon cette source, “le bilan du côté de nos forces fait état de 14 volontaires et quatre militaires tombés, ainsi que cinq blessés pris en charge, dont les jours ne sont pas en danger”.
Une autre source sécuritaire a confirmé le bilan et a précisé que l’unité mixte participait à une opération de sécurisation dans la zone. Les forces aériennes déployées en riposte à cette attaque ont réussi à neutraliser plus d’une cinquantaine de terroristes. Les opérations de ratissage et de sécurisation se poursuivent dans la zone, qui a été la cible d’attaques contre des civils ces dernières semaines.
Selon une source policière, une autre attaque violente a visé le poste de police frontalier de Yendéré dans la nuit de lundi à mardi, près de la Côte d’Ivoire. Un policier et deux civils ont perdu la vie, et d’importants dégâts matériels ont été signalés.
Un transporteur routier de la région a confirmé l’attaque et a déclaré que de nombreux habitants avaient déjà fui vers la Côte d’Ivoire en raison des récentes incursions des groupes jihadistes. La Côte d’Ivoire accueille environ 18 000 réfugiés qui ont fui le Burkina Faso, soit plus du double par rapport à l’année 2022, selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à une spirale de violences jihadistes qui ont émergé au Mali et au Niger quelques années auparavant, et qui se sont étendues au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait plus de 10 000 morts, civils et militaires, au cours des sept dernières années, et ont entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays, selon des ONG. Le gouvernement affirme que l’armée contrôle 65 % du territoire national.
Depuis septembre dernier, le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, qui est arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État, le deuxième en huit mois. Depuis lors, Ouagadougou a demandé et obtenu le départ des 400 soldats français des forces spéciales qui étaient basés dans le pays pour lutter contre les jihadistes, et a dénoncé un accord d’assistance militaire signé avec la France en 1961.