Incontournable dans le gouvernement d’Ahmed Ouyahia et chouchou des médias algériens, le ministre de l’Intérieur a été nommé lundi 11 mars Premier ministre.
Énarque (promotion Mohamed Laid Al Khalifa, en 1985), auditeur à la Cour des comptes, cadre de wilayas et trois fois wali, Noureddine Bedoui est un pur produit de la technocratie algérienne. La politique le rattrape en 2013 quand il est promu pour la première fois ministre. Il a alors 53 ans.
Titulaire du portefeuille de la Formation et de l’Enseignement professionnels jusqu’en 2015, il croise régulièrement dans les couloirs Nacer Bouteflika, le secrétaire général du ministère et frère du chef de l’État. Les deux hommes sont restés proches.
Il inaugure des foires, des projets industriels, multiplie les annonces et les visites d’inspection sur le terrain au point d’éclipser le chef du gouvernement Ahmed. Alors que le président Bouteflika se déplace peu, c’est lui – et non le Premier ministre – qui est chargé de le représenter le 1er mai 2018 pour les célébrations de la fête du Travail.
Il devrait être l’un des hommes clés de la présidentielle de 2019. Tour à tour annoncé comme directeur de campagne ou comme Premier ministre, il aura fort à faire s’il reste d’ici là ministre de l’Intérieur, car c’est lui qui, à ce titre, aura la charge d’organiser le scrutin. Et de veiller à sa sincérité.