« Réponse à Monsieur PAPE SIDI FALL
D’emblée, je tiens a dire qu’il y a une césure à faire au niveau des concepts. Vous semez la confusion quand vous evoquer le cinéma s’agissant des séries sénégalaises. Il y a une difference à faire entre le cinéma proprement dit et la production audiovisuelle qui regroupe les series.
Je suis fasciné par la manière dont vous revenez sur les accord Blum-Byrnes. Les Etats-Unis n’ont pas offert de l’argent à l’Europe contrairement a ce que vous dites. Il s’agissait d’un pret contracté par l’Etat Français aux Etats Unis. C’est dans ce cadre que la France a notamment mis fin aux quotas de films américains en place depuis 1936. Ce que vous dites est faux, les États-Unis n’ont jamais renoncé a la dette de la seconde guerre mondiale parcequ’ils voulaient que leurs films soient diffusés en France. Et c’est faux aussi quand vous dites que c’est le cinéma qui a fait que l’Amerique est devenue la première puissance économique au monde. La puissance des États-Unis est antérieure aux accords Blum-Byrnes.
Autre chose, vous semblez comparer torchons et seviettes. Vous ne pouvez pas comparer les États-Unis qui contemplent un siecle de cinema avec le Sénégal où la production est à ses balbutiements. Autre chose, les accords Blum-Byrnes dont vous faites allusion ont été l’œuvre du gouvernement américain. Au Sénégal, les productions d’œuvres sont l’œuvre d’entreprises privées. D’où le mérite de certains chefs de maison de prod.
En outre, vous faites allusion a un producteur sénégalais qui aurait eu des difficultés a tourner certaines séquences par pudeur. Ça aurait été plus logique que vous donniez le nom et la production de ce réalisateur. J’aimerai bien vous donner un exemple aussi : il y a une série dont je ne dirai pas le nom qui a été financé par des ONG européens. La série a été tournée au Sénégal et jouée par des acteurs sénégalais. Les jeunes s’embrassent dans la serie et surtout cette série prend le contre-pied de la culture sénégalaise s’agissant de l’éducation sexuelle. Cette serie a été tournée en français et traduite dans la quasi-totalité des langues locales en Afrique de l’Ouest. Ceux qui suivent les séries savent de quelle production je parle. Et pourquoi on ne parle jamais de cette production en terme de dépravation des mœurs ? C’est une preuve qui bat en brèche votre raisonnement qui tenait à présenter certains producteurs européens comme garants de la préservation de nos mœurs.
Je suis desolé, et vous semblez décrire un spot sur le Sida plutôt qu’une série. En outre, une série nécessite une lecture en filigrane. Helas ! un exercice que certains ne parviennent pas à faire. La serie infidele va au delà des limites que vous lui donnez. Pour finir, la logique et la déontologie ne voudrait pas que vous, en tant que présentateur, parlez de manière négative sur une maison de production qui n’a pas de représentant dans votre plateau. Un peu de retenue et de rigueur professionnelle ne ferait pas de mal.
cordialement
Bathie Samba Diagne» écrit-il sur son compte Facebook.