Condamné à deux ans de prison, l’éligibilité de Ousmane Sonko encore plus compromise

Le Tribunal de Dakar a condamné jeudi Ousmane Sonko, accusé de viols, à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », compromettant encore davantage sa candidature à la présidentielle de 2024 dans un contexte de vives tensions.

La chambre criminelle, statuant en l’absence du plus farouche adversaire du président Macky Sall, l’a en revanche acquitté des accusations de viols et menaces de mort.

Elle a par ailleurs condamné à deux ans de prison ferme la co-accusée de M. Sonko, Mme Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de beauté où M. Sonko était accusé d’avoir abusé d’une employée à plusieurs reprises.

La « corruption de la jeunesse » consiste à débaucher ou à favoriser la débauche d’un jeune de moins de 21 ans. La plaignante, Adji Sarr, avait moins de 21 ans au moment des faits qu’elle dénonce.

La décision paraît au vu du code électoral maintenir la menace sur son éligibilité et sur sa faculté à concourir à la présidentielle de l’an prochain.

Les implications immédiates de cette décision et une éventuelle arrestation de M. Sonko sont incertaines. Le tribunal ne s’est pas prononcé sur une éventuelle arrestation.


« La décision de l’arrêter ou pas dépend du ministère public », a dit un des avocats de M. Sonko, Me Djiby Diagne. Mais « la candidature d’ Ousmane Sonko est hypothéquée », a-t-il déclaré.

Au moment de la décision de justice, M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle de 2019, était présumé se trouver chez lui à Dakar, bloqué depuis dimanche par un important dispositif policier, « séquestré » selon ses mots.
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Author: Serigne Saliou Seck

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