Covid-19 : Selon une étude genevoise un tiers des infectés souffrent de syndromes post-Covid

Des chercheurs genevois ont suivi des personnes testées positives et négatives afin de connaître l’impact de la maladie et de la pandémie sur le long terme. «Nos résultats confirment que la cause principale du post-Covid est bien l’infection par le virus, mais qu’il faut aussi considérer une part indirecte engendrée par la situation pandémique», résume la doctoresse Mayssam Nehme, cheffe de clinique au Service de médecine de premier recours des HUG, citée dans un communiqué de l’institution diffusé mardi.

Pour une étude publiée dans la revue «Journal of Internal Medicine», les Hôpitaux universitaires et l’Université de Genève ont comparé les réponses données par des personnes testées positives et négatives. Près de 1500 personnes ont répondu au questionnaire portant sur leur état de santé. En interrogeant les personnes qui ont évité une infection jusqu’aujourd’hui, les chercheurs ont voulu obtenir un groupe de contrôle.

La différence entre les deux populations s’est révélée importante. Chez les personnes testées positives, un tiers (33,4%) rapporte continuer à souffrir de symptômes résiduels «légers à modérés». Cette proportion baisse à 6,5% chez celles testées négatives.

Les symptômes principaux rapportés par les personnes interrogées comprennent la fatigue, une gêne respiratoire, des maux de tête, des insomnies et des difficultés de concentration. Selon l’étude, la productivité ou la capacité de travailler est «jusqu’à trois fois inférieure chez les personnes infectées». «Cette perte de capacité fonctionnelle atteint la vie sociale, professionnelle et personnelle. Elle pourrait donc avoir un coût non négligeable pour la société», craint Mayssam Nehme.

La qualité de la santé psychologique s’est révélée faible dans les deux groupes. Une situation qui s’expliquerait par l’impact de la pandémie et des mesures sanitaires sur la qualité de vie. Les auteurs ont même détecté des niveaux d’anxiété et de dépression plus élevés chez les personnes non infectées que chez celle ayant été touchée par le virus.

Les symptômes persistants incitent à réfléchir au suivi des malades, indique le professeur Idris Guessous, médecin-chef du Service de premier recours des HUG. «Il est nécessaire de mettre en place une prise en charge adaptée, c’est-à-dire pluridisciplinaire, compte tenu de la grande diversité des symptômes». Alors que le nombre de contaminations est reparti à la hausse, les chercheurs invitent le milieu médical «à encourager à éviter l’infection ou la réinfection […] afin de réduire le risque de syndrome post-Covid».

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Author: Sabrina PETIT

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