Une nouvelle zone de libre-échange africaine pourrait bien naître dans quelques semaines lorsque les derniers pays ratifieront un accord signé l’an dernier. Le plan visant à augmenter de moitié le commerce intra-africain a retenu l’attention de beaucoup à Davos cette année.
Quand vous demandez à Tony Elumelu si l’Afrique profiterait du libre-échange, l’entrepreneur et philanthrope nigérian n’a pas à réfléchir longtemps : “Si nous examinons d’autres régions du monde, le commerce interrégional nous a beaucoup aidés. Pour nous développer en Afrique, nous devons accepter cette réalité”, a-t-il déclaré à Deutsche Welle (DW) en marge du Forum économique mondial de Davos. “Nous devons développer et élargir le marché. Nous devons également intégrer l’Afrique à travers le commerce”.
Il pourrait ne pas avoir à attendre beaucoup plus longtemps pour voir cela se réaliser. L’année dernière, 49 pays africains ont signé l’accord pour une Zone de Libre-échange Continentale (ZLEC), censé mettre fin aux droits de douane sur la plupart des biens et aux autres obstacles au commerce.
L’accord entrera en vigueur lorsque 22 pays l’auront ratifié. Avec seulement sept autres pays pour atteindre ce nombre, ce ne sera peut-être qu’une question de semaines. Ainsi, à l’époque où d’autres érigent encore des barrières commerciales, les dirigeants du continent se rapprochent de la création de la plus grande zone de libre-échange depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce.
Cela créerait un marché avec un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars et, selon l’Union Africaine (UA), stimulerait le commerce intra-africain de 52%. À mesure que les entreprises auront la possibilité de pénétrer de nouveaux marchés, le chômage devrait diminuer et la production économique, augmenter. Et les effets à long terme pourraient être encore plus importants.
Créer de la valeur, attirer des investisseurs
“Les pays qui commercialisent des matières premières sont ceux qui sont pauvres. Ceux qui commercialisent par contre des produits à valeur ajoutée sont ceux qui sont riches”, a expliqué Akinwumi Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement (BAD). Mais comme les économies africaines pourront coopérer plus étroitement, il espère que les entreprises créeront des chaînes de valeur plus élaborées pour mettre sur le marché des produits de meilleure qualité.