Le parquet a requis, hier, une peine de 2 ans dont 6 mois ferme contre Sokhna Maï Mbaye, qui a publié les photos de la maîtresse nue de son époux. Son père et sa copine risquent la même peine.
T. Mbacké va certainement regretter d’avoir entretenu une relation amoureuse avec le mari de Sokhna Maï Mbaye. A cause de l’indélicatesse de son amant qui a oublié de se déconnecter de son compte Messenger, ses photos nues, se sont retrouvées sur les réseaux sociaux. L’épouse légitime les a partagées avec ses proches. Aussi cette dernière s’est retrouvée, hier, à la barre des flagrants délits du Tribunal, pour accès frauduleux dans un système informatique, collecte illicite de données à caractère personnel et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. Elle a aussi entrainé son père Moussa Mbaye et sa meilleure amie qui eux aussi, se sont retrouvés devant Dame justice. En fait, Sokhna Maï a envoyé les photos à Aïssatou Guèye qui les a transférées à son père Moussa Mbaye. Ce dernier les a partagées, à son tour, à deux de ses amis.
Face aux juges, Sokha Maï a reconnu les faits. « J’ai trouvé les photos dans le compte Facebook de mon mari. J’ai pris des captures à son insu », a confessé la commerçante. Toutefois, elle a laissé entendre qu’elle n’avait nullement l’intention de nuire ou de se venger de sa rivale. Au contraire, a-t-elle déclaré, « je l’ai appelée en lui demandant de faire attention puisqu’elle fait partie d’une famille honorable ». En outre, elle voulait préserver son ménage car, a-t-elle accusé, « c’est T. Mbacké et autres qui ont gâché le mariage de ma tante et c’est ce que je craignais lorsqu’elle m’a avouée qu’elle était la copine de mon mari ».
Pour convaincre les juges, elle a allégué qu’elle garde les photos dans son téléphone depuis plus de six mois. Dans la foulée, la prévenue a déclaré avoir menti aux policiers en leur faisant croire qu’elle avait obtenu les images auprès d’une certaine Mame Bousso. A l’en croire, elle les a envoyées à son amie mais aussi à son époux lorsque l’affaire a commencé à faire du bruit.
Cependant, le parquet lui a rappelé qu’elle avait appelé la partie civile en la menaçant de publier les photos compromettantes.
Entendue à son tour, Astou Guèye s’est dite innocente puisqu’elle a cédé à la demande de Sokhna Maï. « Je confirme avoir transféré les photos à Moussa Mbaye tout en lui demandant de ne pas se mêler de cette affaire. Ensuite, j’ai tout supprimé car j’étais choquée ».
Tout comme sa fille et la copine de celle-ci, Moussa Mbaye a contesté avoir diffusé les images sur le net. Il les a juste envoyées à Sokhna Mai Bousso et Khadim Lô. Et le procureur de lui faire remarquer que si c’était les images de sa fille, il ne les aurait jamais partagées.
Profitant de cette brèche ouverte par le parquet, Me Ciré Clédor Ly a laissé subodorer que Moussa Mbaye a agi de la sorte car il avait un antécédent avec le père de sa cliente. Mais, le prévenu lui a rétorqué que c’est un différend oublié. Quoi qu’il en soit, Me Ly a déploré l’attitude du père et surtout de la fille, qui a-t-il dit, a terni à jamais l’image de T. Mbacké. « Nous savons tous une fois que des images ou propos sont diffusés sur Internet, cela ne s’efface pas jusqu’à la fin de l’humanité et dans 1000 ans, les petits fils de T. verront ces images, c’est de l’ignominie, de la trahison, de la méchanceté ». Pour le préjudice, Me Ly a demandé la désignation d’un expert psychologue pour le compte de sa cliente. « C’est après obtention du dossier médical qu’on pourra venir évaluer le préjudice moral », a soutenu la robe noire avant de réclamer, à titre subsidiaire, la somme de 500 millions de FCfa.
Le parquet a jugé les faits constants et graves et a requis deux ans dont six mois ferme pour chacun des prévenus. Même si la défense reconnait que la prévenue principale a tort d’avoir fouillé le téléphone de son mari, elle a estimé que la partie civile n’est pas exempte de reproches au regard de son statut. C’est pourquoi, Me Abdoulaye Tall a estimé que le maître des poursuites « devait ouvrir une information judiciaire et arrêter tous les autres Mbacké-Mbacké qui ont reçu ces photos obscènes ».
A sa suite, Me Seyni Ndione a plaidé la liberté provisoire de Moussa Mbaye pour des raisons médicales. Le tribunal a rejeté sa demande en renvoyant le délibéré à jeudi prochain