
Le 10 et 11 mars 2025, Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, a effectué une visite officielle au Sénégal. Accueilli chaleureusement à Dakar, le ministre a exprimé son admiration pour le pays qu’il découvrait pour la première fois, après avoir côtoyé de nombreux Sénégalais durant ses études en France. Cette visite a marqué un moment clé dans le renforcement des relations bilatérales entre la France et le Sénégal, avec des discussions portant sur de nouveaux axes de coopération pour un partenariat plus équilibré et mutuellement bénéfique.
L’un des objectifs principaux de la visite de Thani Mohamed-Soilihi était de redéfinir les priorités de la coopération franco-sénégalaise en tenant compte des réalités actuelles. Lors de son séjour, le ministre a rencontré plusieurs membres du gouvernement sénégalais, dont la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, et le ministre de l’Enseignement supérieur, El Hadji Abdourahmane Diouf. Ces rencontres ont permis de poser les bases d’une coopération plus ciblée, notamment en matière d’éducation, de formation et de mobilité étudiante.
Le ministre a souligné que la formation des jeunes et leur accès à l’emploi seraient au cœur des priorités, en particulier face aux défis auxquels le Sénégal et la France doivent faire face dans un contexte mondial en constante évolution. Ce partenariat de long terme entend créer des opportunités concrètes pour la jeunesse sénégalaise tout en consolidant les liens entre les deux pays.
Un moment fort de la visite a été la visite du chantier de la future piscine olympique, un projet soutenu en partie par l’Agence française de développement (AFD) en préparation des Jeux olympiques de la jeunesse 2026. Ce projet incarne l’engagement de la France aux côtés du Sénégal dans ses grandes ambitions, notamment en matière d’infrastructures sportives. La coopération franco-sénégalaise dans ce domaine témoigne de la volonté de la France de contribuer activement au développement du Sénégal à travers des financements stratégiques.
Les discussions ont également porté sur une revue de portefeuille de la coopération, une initiative qui permet à chaque pays de réévaluer et redéfinir les projets communs en fonction de ses priorités. Selon Thani Mohamed-Soilihi, cette révision marque un tournant dans les relations bilatérales, car elle met l’accent sur une coopération plus pragmatique et alignée sur les priorités du Sénégal. « Nos deux présidents se sont accordés sur le principe d’une revue de portefeuille. La France a déjà réalisé son bilan et attend désormais les orientations du Sénégal », a-t-il précisé.
Un partenariat équilibré
Dans le cadre de la redéfinition de ce partenariat, le ministre a également abordé la question de la présence militaire française au Sénégal, en soulignant que les deux pays avaient mis en place une commission mixte pour traiter de cette question de manière approfondie. L’objectif est d’assurer une transition fluide et de prendre en compte tous les aspects du retrait des éléments français, sans négliger aucun détail.
Un autre sujet sensible évoqué lors des discussions a été la suspension des financements de l’USAID en Afrique. Thani Mohamed-Soilihi a exprimé son inquiétude face à cette décision qui pourrait avoir des conséquences majeures, notamment dans le domaine de la santé. Selon lui, l’USAID, en tant qu’organisme subventionnaire, ne joue pas le même rôle que l’AFD, une banque publique d’investissement qui œuvre à travers des prêts plutôt que des dons. « L’AFD, c’est d’abord 85% de prêts, et c’est l’honneur de la France de continuer à jouer ce rôle d’équilibre dans le monde », a-t-il souligné.
Dans cette optique, la France entend maintenir son rôle d’acteur central dans le développement international, en apportant un soutien stratégique aux projets de développement en Afrique, notamment au Sénégal, tout en contribuant à atténuer les crises mondiales. Le ministre a rappelé que le partenariat avec le Sénégal devait être « d’égal à égal » et « gagnant-gagnant », mettant l’accent sur une relation plus équitable et respectueuse des intérêts des deux pays.