Floraison des mouvements de soutien : Quand les Groupements d’Intérêt Politique disputent la vedette aux partis

C’est connu, aucun candidat porté par une formation politique ne peut plus gagner, en cavalier solitaire, une élection présidentielle. Depuis la première alternance, cette réalité est bien intégrée par les postulants au fauteuil de Président de la République. Ndouga Fall, l’ancien de l’Ige, invité sur le plateau de Grand Jury (RFm), l’a confirmé et a soutenu qu’il serait « suicidaire » pour un parti politique d’aller seul aux élections.

L’ère des coalitions électorales, aussi hétéroclites les unes que les autres, ouvre ainsi un large boulevard aux structures de soutien aux hommes politiques, candidats ou non à une élection. Identifiées sous plusieurs vocables tels que « cercle », « mouvement » ou « association », celles-ci qui ont très souvent la mission d’agir pour « garantir un succès éclatant au candidat ou au futur candidat», font florès.

Principale particularité de ces mouvements de soutien politique, leurs membres n’ont pas encore franchi le Rubicon du parti -locomotive (celui du candidat), même s’ils se réclament parmi les  plus fidèles supporteurs de l’homme politique en question.

Mais ces entités dirigées par des responsables bien connus du gotha et qui sont partie intégrante du décor politique, ne font pas toujours bon ménage avec les formations politiques classiques au sein des grandes coalitions électorales. Au sein de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakar où ils font légion, ces mouvements de soutien  broient du noir.

« On ne nous associe plus en rien dans les activités de la mouvance présidentielle où tout est caporalisé par l’APR. Pourtant, tout le monde était bien d’accord que c’est grâce à l’élan solidaire et la mise en commun des efforts des uns et des autres que Benno a pu remporter haut la main les dernières élections législatives », fulmine un responsable de mouvement de soutien qui a requis l’anonymat. Selon lui, il est même constaté une vaste entreprise de « minage » et de « débauchage » des bases jusqu’ici connues favorables aux leaders de mouvements de soutien à Macky Sall.

« Je pense que ce n’est pas la meilleure voie pour massifier la coalition, voire garantir un large succès à notre candidat en 2019 », poursuit-il, très amer. Si à BBY ce sont les mouvements de soutien qui crient à l’ostracisme, par contre, au niveau de la coalition en gestation pour porter la candidature d’Idrissa Seck, ce sont les instances régulières de Rewmi qui pointent du doigt  l’irruption « désordonnée » des mouvements de soutien. D’après nombre de responsables de cette formation politique, des mouvements de soutien qui œuvrent en marge des instances régulières sans aucune concertation, ne vont pas apporter une valeur ajoutée. « Il est grand temps que l’ordre soit remis dans la massification de l’électorat favorable à notre candidat », avertissent-ils. C’est dire qu’il y a une forte rivalité entre ces mouvements de soutien politique et les formations politiques classiques. Qu’est-ce qui explique cette situation ?

A la vérité, dans cette bataille d’influence, chaque partie essaie de tirer son épingle de jeu et demeurer dans les grâces du Prince. « Pour les partis locomotives, noyaux autour desquels se construisent les candidatures, tout est fait pour capter les électeurs à partir des instances régulières et de leurs responsables. Mieux, dans leur logique, adhérer au Parti-Leader doit être la conséquence du soutien à son porte-étendard », analyse cet observateur averti. S’agissant des mouvements de soutien, ce dernier explique que seuls ceux qui disposent d’un ancrage réel à la base, pourront faire prévaloir leur droit à la différence dans l’entreprise de renforcement de l’électorat de leur candidat.

 

 

Rewmi

Author: Ibrahima MBOUP

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