«C’est une mascarade», «du pipeau», «de l’esbroufe, du saupoudrage»: A Marseille, à Rennes, comme au Boulou, à la frontière franco-espagnole, les «gilets jaunes» ne décolèrent pas après l’allocution d’Emmanuel Macron, et promettent un «Ve acte qui peut être la fin de la Ve République».
Au rond-point du Boulou, dans le département des Pyrénées-Orientales (sud), à la nuit tombée lundi soir, quelque 150 «gilets jaunes» ont écouté attentivement les mots du chef de l’Etat autour d’un haut-parleur, avant de se mettre à vociférer en choeur. «Il essaie de faire une pirouette pour retomber sur ses pattes. On voit bien qu’il n’est pas sincère, que c’est de la poudre aux yeux», lance Jean-Marc, un garagiste qui répare de vieilles 2 CV Citroën.
«C’est de l’esbroufe, des effets d’annonces, du saupoudrage, on dirait même que c’est de la provocation», abonde Thierry, 55 ans, mécanicien vélo qui a enfilé le gilet jaune il y a quinze jours. «Tout ça, c’est du cinéma, tant qu’on ne s’attaque pas aux problèmes de fond, il faut prendre le taureau par les cornes et annuler la dette publique», déclare-t-il à l’AFP avant de partir «bloquer» le péage du Boulou, à la frontière franco-espagnole. «On est remontés à bloc, on est repartis au front», promet-il.
Moins d’une heure après l’allocution présidentielle, le péage de l’A9 était entièrement paralysé en provenance d’Espagne, a constaté un photographe de l’AFP.