Cette dispute entre hindous et musulmans est explosive, tout le monde se rappelle des terribles violences de 1992 : à cette date, des dizaines de milliers de militants hindouistes sont descendus sur ce site, et ont détruit la mosquée qui s’y trouvait. Des combats ont alors éclaté et entrainé la mort de plus de 2 000 personnes, surtout des musulmans. Les hindouistes prétendent que cette mosquée a été construite par les moghols sur un ancien temple du dieu Ram. Depuis, les organisations hindouistes réclament qu’il soit reconstruit. La Cour suprême est saisie de l’affaire et doit décider de la répartition de ce terrain entre les deux communautés, mais les auditions vont trop lentement pour les hindouistes. Ils ont donc exercé cette pression dimanche en descendant par milliers et en réclamant, au gouvernement nationaliste hindou au pouvoir, de passer une loi pour permettre la construction du temple, avant la fin de son mandat, dans six mois.
Sur internet, les réseaux sociaux se sont transformés en lieu de dévotion hindouiste : « ne tenez pas compte de la justice, passez une loi pour construire ce temple sur le lieu de naissance de Ram », lance un dévot sur twitter. Beaucoup manifestent leur impatience, en affirmant qu’ils attendent depuis 20 ans que la justice se décide. Mais certains osent une note un peu divergente: « pourquoi est-ce que notre Premier ministre milite seulement pour les hindous ? Il doit respecter toutes les religions du pays », affirme l’un d’entre eux. Et un autre de déplorer un sondage qui indique que beaucoup d’hindous considèreraient qu’il est plus important de construire un temple plutôt que des écoles ou des hôpitaux.
Ce sujet pourrait dominer la campagne des législatives qui auront lieu en mai prochain. Avec Rfi