La Mauritanie exclue de l’AGOA pour pratiques esclavagistes

Le gouvernement mauritanien a dénoncé, lundi 5 novembre, la décision des Etats-Unis de lui retirer le statut de partenaire commercial privilégié en Afrique en raison de la persistance de pratiques de « travail forcé » et d’« esclavage héréditaire », selon Washington. Ce retrait, effectif au 1er janvier 2019, a été décidé la semaine dernière par le président Donald Trump à l’occasion de la révision annuelle du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act, « loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique »), selon le bureau du représentant au commerce des Etats-Unis.

« Cette décision est une trahison des relations d’amitié entre les deux pays et une négation de nos efforts dans le domaine » de l’éradication des pratiques esclavagistes, a déploré sur Twitter le porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham. « M. Trump aurait-il pris cette décision s’il s’attendait à un contrat de vente d’armes de 110 milliards de dollars avec nous ? », a-t-il ajouté dans un autre tweet, en référence au montant des commandes militaires saoudiennes évoqué par le président états-unien pour expliquer sa réticence à suspendre les ventes d’armes à Riyad après l’affaire Khashoggi

■ Quel impact pour le pays ?

L’image de la Mauritanie va être diplomatiquement abîmée, mais le pays perdra peu économiquement de cette exclusion de l’AGOA. L’absence d’une industrie manufacturière fait que la Mauritanie n’exporte vers les Etats-Unis que des hydrocarbures, des phosphates et des produits de la pêche, pour un volume insignifiant, qui n’est pas communiqué. Mais selon les statistiques officielles, la Mauritanie a exporté l’année dernière outre-Atlantique pour 1,5 million de dollars, contre 91 millions de dollars de marchandises importées des Etats-Unis.

Son retrait de l’AGOA n’a donc qu’une portée symbolique. Avec Rfi

 

Author: Ibrahima MBOUP

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