[Le carnet d’Adama] Le deux poids, deux mesures judiciaire…La ruée vers Diomaye, opportunisme ou… (Par Adama Ndiaye)

Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général et n°2 des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) a été arrêté et placé en détention en  avril 2023 pour diffusion de fausse nouvelle, outrage à magistrat et diffamation envers un corps constitué, à la suite de la publication d’un post sur les réseaux sociaux.  Qu’avait-il écrit ? “Certains magistrats, une infime minorité, se sont donnés comme mission d’égorger, de dépecer et de servir de la viande fraîche d’opposants au président Macky Sall pour qu’il décide à quelle sauce il voudrait les manger. Ce comportement doit cesser”.  Ce langage,  il est vrai, fleuri et  excessif, n’honore pas celui qui l’a tenu. Mais ce propos est-il moins grave que ceux déversés par des figures du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) contre le Conseil constitutionnel depuis la disqualification de leur candidat, Karim Wade, par cette juridiction.

Dans un communiqué, le PDS écrit que les  “juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye (membres du Conseil constitutionnel) auraient dû se récuser en raison de leurs connexions douteuses et de leur conflit d’intérêts”. Dans le même texte, ils allèguent que des “figures comme Farba Ngom et Abdou Latif Coulibaly jouent un rôle douteux avec certains membres du Conseil”.  Je ne suis pas juriste, je n’ai pas non plus fait d’études de Droit, mais il me semble que ces assertions sont tout aussi outrageantes voire beaucoup plus même que celles de de M. Faye de PASTEF.

Chose beaucoup plus étonnante, la coalition Benno Bokk Yakaar ainsi que l’Alliance Pour la République (APR), promptes à s’ériger en boucliers de la Magistrature et à crier à l’atteinte contre les institutions quand Ousmane Sonko critiquait la Justice, sont cette fois-ci bien silencieuses sur le communiqué du PDS. Elles semblent même la bénir puisque leurs députés (ceux de Benno) approuvent l’initiative de l’enquête parlementaire enclenchée par les députés du PDS.   L’affaire sera inscrite à l’ordre du jour de la séance plénière prévue pour le mardi 30 janvier 2024 pour son adoption.
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Author: Serigne Saliou Seck

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