A deux jours du scrutin, les questions restent nombreuses. Quelle sera la participation dimanche ? Combien de bureaux de vote seront réellement ouverts – le pays en compte 23 000 – ?. Les électeurs auront-ils pu retirer à temps leur carte d’électeur ? Les chiffres communiqués par le gouvernement donnent l’impression d’une vraie mobilisation. Plus de sept Maliens sur dix auraient déjà retiré le précieux sésame.
30 000 hommes mobilisés pour sécuriser le scrutin
Autre grande inconnue : la sécurité. Les électeurs pourront-ils se déplacer sans risque, notamment dans le centre et le nord du pays, des régions où la menace jihadiste n’a jamais été aussi forte ? L’accès aux bureaux les plus reculés sera-t-il sécurisé ? « A certains endroits, je me demande comment ça va se passer, s’interrogeait il y a encore quelques jours Baba Moulaye, le président du Forum régional des organisations de la société civile de Tombouctou. Je peux parler jusqu’à 90 kilomètres de Tombouctou, mais au-delà… En cette période-là, les forces de sécurité doivent être un peu partout. On ne peut pas faire 100 à 150 kilomètres sans rencontrer les forces de l’ordre ou les forces armées ! Pour moi, ce n’est pas normal. »
Un favori et plusieurs outsiders
Dernière crainte : la fraude. Certains candidats redoutent bourrages d’urnes et tricheries. La polémique cette semaine autour de l’existence d’un possible second fichier électoral montre que l’inquiétude grandit chez certains d’entre eux à l’approche du scrutin.