PARRAINAGE : Les candidats lancés dans une course aux signatures dans la grogne et la rogne

Du côté du gouvernement,  on assure que cette disposition vise à limiter le nombre de candidatures fantaisistes.  «Le projet de loi sur le parrainage s’inscrit dans une logique générale. Il sera difficile de citer un pays actuellement où il n’y a pas de «pré-qualification». Il faut à un moment donné que la candidature à la fonction présidentielle soit des candidatures sérieuses avec un système de tamis» a assuré Madame Aminata Touré, en charge du pôle mobilisation et parrainage au niveau de la Majorité. A l’en croire, une telle mesure permettra de réduire les frais liés à l’organisation du scrutin, comme les dépenses de campagne, tout en améliorant pour les citoyens la lisibilité des listes électorales. « Aucune démocratie n’organise une élection présidentielle sans filtrage. Quand on gouverne, on cherche à éviter ce qui bloque le système », a soutenu le ministre de la Justice, Ismaïla Madjor Fall , lors du vote de ce fameux projet de loi.

Du côté de l’opposition, c’est un autre son de cloche : le parrainage est voué aux gémonies.

Pour Cheikh Bamba Dièye,   ce texte adopté aux forceps ne viserait, en fait,  qu’à assurer la réélection dès le premier tour du chef de l’État Macky Sall en 2019. Pour lui, toute cette stratégie ne viserait rien d’autre que cet objectif.

D’autres y relèvent un dessein plus pernicieux : l’élimination des adversaires politiques du président Macky Sall. Selon Madické Niang, président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, « cette loi remet en cause des principes intangibles qui aujourd’hui fondent l’exercice d’une démocratie mûre. On ne peut pas mettre sur un même pied d’égalité les partis politiques et les indépendants ».

Mais même si l’opposition reste retissant face à cette loi, les candidats déclarés avant la lettre, Idrissa Seck, Khalifa Sall et Malick Gakou ont décidé́ de faire partie ce lundi de la table ronde organisée par le Ministre de l’Intérieur pour discuter des modalités de la loi sur le parrainage.

Ainsi ce lundi  27 août, la Direction Générale des élections a entamé la supervision de la collecte des parrainages des candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019.  La chasse aux signatures a donc commencé.

Les représentants des candidats déclarés à la présidentielle  ont reçu ce lundi  les fiches de collecte de parrainage. Durant 3 mois, ces candidats devront sillonner le Sénégal à la recherche de 0,8% à 1% du fichier électoral. Les électeurs signataires doivent être domiciliés dans au moins  sept région à raison de deux milles au moins par région et selon le code électoral, la liste des électeurs ayant parrainés le candidat doit être présenté sur fichier électronique et en support papier alors qu’un électeur ne peut parrainer qu’un seul candidat

Cependant, le code électoral précise que dans le cas d’une présence sur plus d’une liste, le parrainage sur la première liste contrôlée selon l’ordre de dépôt est validé et invalidé pour les autres.

A noter que le démarrage du dépôt des dossiers de candidatures auprès du conseil constitutionnel est prévu le 11 décembre et se poursuivra jusqu’au 26 de ce même mois.

Awa Ba (Stagiaire)

 

 

 

 

Author: Ibrahima MBOUP

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