Point de presse de Juan Branco: de quoi il était question ?

Expulsé du Sénégal vers la France, Juan Branco l’avocat d’Ousmane Sonko a rallié un point de presse dès son arrivée sur le sol français. Il tenait à rendre hommage à ses confrères au Sénégal, ceux avec qui il partage la défense d’Ousmane Sonko mais également tous ceux avec qui il partage une cause commune. Il précise qu’il soutiendra ces individus victimes de mandats d’arrêts injustifiés et qu’ils méritent une protection donc il est impensable pour lui de baisser les bras.

D’après un de ces confrères avocat qui a assisté Juan Branco au point de presse, Juan a reçu une interdiction de rentrer sur le territoire sénégalais alors qu’il était déjà à Dakar pour assurer la défense de son client, il a été rapatrié la veille du verdict. Il relate également les événements tragiques qui se sont produits lors de l’arrestation d’Ousmane Sonko en qualifiant les forces de l’ordre de ”forces du désordre” car ayant commis froidement des meurtres sur des citoyens innocents. En ces termes, il ajoute: ” À six mois des élections présidentielles; une élection capitale car il est question pour le Sénégal de choisir librement leur prochain chef d’Etat mais on constate que l’Etat de droit au Sénégal a été volontairement liquidé par le régime actuel alors que le Sénégal a toujours été l’exemple de la démocratie”. Celui qui est le favoris de tout les sondages fait l’objet depuis deux ans d’harcèlement judiciaire et policière. Si aujourd’hui Ousmane Sonko est hospitalisé c’est parce qu’il est accumulé.

Ce point de presse était un moyen de faire comprendre à l’Etat sénégalais leur engagement insatiable. L’ arrestation de Juan et sa rétention dans la prison de Rebeuss ne refroidit pas leur sens de la justice. Ils ( avocats d’Ousmane Sonko ) continueront d’assurer la défense de leur client et de tous les sénégalais qui souffrent de ce déficit de droit ou plus précisément de ce déficit démocratique. ” Ce combat est partagé par tous les 54 pays d’Afrique. Y’a des Ousmane Sonko qui se réveillent dans tous les pays d’Afrique et en tant qu’avocats nous nous devons d’accompagner ceux qui partout en Afrique aspirent à ce grand changement” précise le défenseur.

Juan Branco prit ensuite la parole et révéla publiquement l’état de santé critique d’Ousmane Sonko. Ce dernier apparemment souffrirait d’une insuffisance rénale due à sa grève de la faim et d’une crise d’hypoglycémie sévère qui l’a amené à faire une malaise. C’est pour cette raison qui l’a été admis aux urgences. Il espère qu’Ousmane Sonko accepte sa demande de cesser sa grève de la faim car il est trop important et beaucoup attendent de lui qu’il soit à leur coté. Juan Branco dit faire face à une responsabilité écrasante en prenant la parole et de décider de ce qui doit être su et ce qui au contraire doit être ignoré devant toute cette société civile; les gouvernements et ses confrères. Mais trouve que c’est une chance à saisir car beaucoup n’ont pas la possibilité de se faire entendre; il est la voix des sans voix.

D’après l’avocat franco-espagnol, son arrestation par la justice sénégalaise est plutôt un enlèvement car il n’a reçu aucun mandat, aucun procureur ni juge n’est intervenu et aucun de ses droits n’a été respecté puisse que son intégrité physique a été atteinte. Son arrestation est un exemple de ce à quoi sont exposés les sénégalais. Il a réussi à échapper à la justice et à régler cette situation grâce au gouvernement espagnol, au gouvernement portugais et peut-être au gouvernement français.

Contrairement à ce qui a été dit dernièrement par les médias, Juan Branco dit être venu au Sénégal de manière légale. Son objectif était, en prenant ce risque, de défendre son client mais également obtenir la libération rapide des détenus du Pastef de façon structurelle et systémique pour s’assurer qu’il n’y ait plus ce genre de violence et qu’on cesse ce régime d’utilisation de la violence mais aussi de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. À ce sujet, un message est adressé directement au président de la république sénégalais qui est invité à libérer les prisonniers politiques pour permettre une transition démocratique que lui réclame le peuple sénégalais. Juan rajoute, en s’adressant à Macky Sall, de cesser les violences sur Ousmane Sonko et de le laisser se présenter librement aux élections qui viennent. Il invite également la communauté internationale qui s’intéresse au sort du Sénégal à inciter ce gouvernement souverain de faire ce geste qui permette de réduire les violences en saisissant la CPI (Cour Pénale Internationale), pour que le Sénégal puisse retrouver sa normalité démocratique.
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Author: Leida

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