Il est 10h passées, malgré la forte canicule et un ciel ombrageux qui menace de déverser une pluie torrentielle, le marché grouille de monde, il faut se faufiler entre les étals où jouer des coudes pour espérer avancer.
Les marchandages vont bon train et chaque vendeur qui mieux mieux tente d’attirer le plus de monde possible autour de ses produits. C’est à croire que la hausse des prix ne décourage guère les acheteurs.
Khady, venue acheter du poisson, étale tout son amertume « le prix du poisson est très instable, mais en cette période il est très élevé. J’achetais des poissons à 2000 francs, mais maintenant, je les achète à 3000 voire même 4000 francs. C’est très cher. »
Des propos que confirme, Maimouna Sarr, vendeuse de poissons : « Ces temps-ci, le prix du poisson est très élevé. Par exemple, je vends cette dorade à 4000 francs, alors qu’en temps normal, j’aurai pu la vendre à 2000 francs et en tirer largement profit » a-t-elle expliqué.
Elle ajoutera, catégorique « Les clients devraient profiter de ce qu’il y a en ce moment car je suis sûr qu’après la tabaski, il n’y aura presque plus de poissons. »
Même son de cloche, chez les vendeurs de légumes. Selon Guéni,« les légumes sont très chers » Et à l’en croire « les clients ne comprennent pas que si les fournisseurs augmentent les prix nous sommes aussi dans l’obligation de faire pareil pour pouvoir renter dans nos fonds et avoir un revenu conséquent »
Woury, une riveraine du marché, la trentaine, le visage perlé de sueur, panier à la main ne dit pas autre chose. Selon elle, «Actuellement, les légumes se font rares par rapport aux mois précédents. Ceux que l’on voit le plus sont les carottes et les choux et ils sont très chers. Ils sont passés de 250 francs le kilo à 700francs .Pareils pour les poissons, ils sont aussi rares et donc plus chers que d’habitude. Ce qui s’achetait à 2500 franc jadis vaut aujourd’hui 4000 voire même 5000 francs ».
Si pour les vendeurs, la rareté des produits justifie l’augmentation des prix, certains clients sont quant à eux d’un avis contraire. Car selon, ces derniers, les vendeurs doivent être compréhensifs face à la conjoncture actuelle.
« je suis ébahie par les prix des légumes , poissons et viande qui sont pourtant des denrées de premières nécessités , les carottes sont plus chères actuellement et le kilo de viande nous revient à 3300 francs . Je suis donc obligée de préparer des plats simples avec mon revenu journalier » s’est plaint Zeynab , une résidante à Derklé .
« Tout est cher », c’est la phrase qui raisonne dans tous les coins du marché. A n’en croire que l’hivernage rime avec galère des ménages à Dakar : le pas est vite franchi….
Awa Ba et Arame Diattara (Stagiaires)