Il y a urgence à résoudre le problème de l’accès aux engrais en Afrique et une partie de la solution se joue en Ukraine. C’est en substance ce que répète le président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine au Journal du dimanche. Dans cet entretien, paru ce dimanche 19 juin, Macky Sall revient sur sa rencontre avec Vladimir Poutine le 3 juin dernier à Sotchi. Accompagné du président de la Commission de l’UA, le chef de l’État sénégalais avait passé plus de trois heures avec son homologue russe.
Cet entretien, accordé à l’hebdomadaire français, est d’abord l’occasion pour le président sénégalais de réexpliquer sa position sur la guerre en Ukraine.
Macky Sall a été très clair : « Dans cette guerre, il y a bien un agresseur et un agressé », a-t-il confié. Mais pour lui, c’était un devoir d’accepter l’invitation au dialogue lancée par Vladimir Poutine et de parler à la Russie pour « servir l’Afrique et mon pays, le Sénégal ».
En effet, les méfaits de la guerre pèsent lourd sur le continent africain. Le marché d’approvisionnement en blé et surtout en engrais est bloqué alors que de nombreux pays africains sont dépendants de la Russie et de l’Ukraine. Et pour le chef d’État sénégalais, le plus urgent, c’est de débloquer l’approvisionnement en engrais.
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Les terres doivent être fertilisées dans un laps de temps très court : il n’y a plus qu’un mois et demi pour le faire, précise Macky Sall, sans quoi la production céréalière locale ne sera pas suffisante et certains pays africains risquent de faire face à une forte détérioration de la sécurité alimentaire.
Le président sénégalais est revenu sur d’autres sujets, notamment celui de l’Otan. Il a indiqué que lors de cet entretien, Vladimir Poutine lui avait indiqué que l’entrée de la Suède et de la Finlande à l’Otan ne lui posait aucun problème. Une confession qui a d’ailleurs étonné le président sénégalais.