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Donald Trump a gelé pour 90 jours l’aide publique au développement que les États-Unis versaient aux pays pauvres. Cette décision du nouveau Président américain aura forcément des conséquences dans les États concernés, mais elle comporterait du positif. Surtout pour les souverainistes comme le Premier ministre, Ousmane Sonko, et les dirigeants des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), Burkina Faso, Niger et Mali.
L’économiste Papa Demba Thiam recense deux points positifs. «La première bonne nouvelle, c’est que, quoi qu’on puisse dire, le président Donald Trump est devenu un allié objectif et stratégique pour les pays africains qui ont des gouvernements responsables et… souverainistes», avance l’expert en développement industriel intégré dans un entretien paru ce jeudi 6 février dans Le Soleil.
Ce dernier d’expliquer : «D’abord, parce qu’il [Trump] déteste ce que j’appelle la fabrique de pauvreté institutionnalisée par les bureaucraties multilatérales et bilatérales. Ensuite, il gouverne comme on fait des affaires dans le privé : si ce n’est pas une affaire gagnant-gagnant, ça n’intéresse personne. Avec ces deux postulats, les gouvernements africains pourraient être des partenaires d’affaires respectables et respectés, s’ils sont capables de construire des stratégies économiques qui offrent des opportunités de partenariats publics-privés sur des chaînes de valeurs nationales, régionales et internationales.»
La deuxième bonne nouvelle ? «C’est que c’est une hérésie que de croire qu’un gouvernement aurait la responsabilité de financement du développement, s’exclame Papa Demba Thiam. Non, ce n’est le cas nulle part dans le monde ! Un État-stratège se donne les moyens conceptuels et financiers pour développer des stratégies de croissance qui offrent des opportunités d’investissements qui ne peuvent pas être refusées. L’argent public doit donc servir à financer la libération des forces de la croissance inclusive qui se passe sur des chaînes de valeurs qui convergent vers des pôles.»