Sur un terrain vague au centre-ville de Gaza, quelques centaines d’hommes des brigades al-Qods, branche armée du Jihad islamique, sont rassemblés. Les uns ont leur fusil automatique pointé vers le ciel, les autres des lance-roquettes sur l’épaule. Les haut-parleurs diffusent des chansons à la gloire de ces hommes. Ils affirment ainsi loyauté au nouveau chef du Jihad islamique. Mais le rassemblement est aussi un message adressé à Israël, assure l’un des responsables des brigades.
« Le premier message est pour l’ennemi sioniste. Depuis la création du mouvement par Shaqaqi, nous sommes fidèles au Jihad et à la résistance. »
Un avertissement lancé alors que ces dernières semaines, les manifestations contre Israël ont repris de l’ampleur dans la bande de Gaza. Un regain de mobilisation dû à une situation de plus en plus difficile assure Bassem Naïm, ex-ministre de la Santé et cadre du Hamas.
« Aujourd’hui, vous avez des problèmes partout : pénurie d’électricité, les salaires sont difficilement versés, l’économie s’effondre, l’eau est toxique. Un poète arabe dit : “Si vous devez mourir, mourez en vous tenant debout comme les arbres”. »
Mais pour le politologue Mkhamar Abou Saada, si les manifestations sont de plus en plus grandes, c’est parce que le Hamas le veut. Le mouvement islamiste dans la bande de Gaza n’est pas parvenu à ses objectifs, juge-t-il. Et la situation pourrait dégénérer.
« Selon le Hamas, le but est de mettre fin au siège israélien, de lever totalement le siège imposé aux deux millions de Palestiniens de Gaza. Et nous verrons peut-être plus de tensions, une escalade. »
L’armée israélienne, elle, a dépêché des renforts aux abords de la bande de Gaza redoutant des violences au cours de ces manifestations.
La semaine dernière, près de 20 000 personnes y avaient participé selon l’armée israélienne dont les tirs ont fait sept morts, le bilan le plus lourd depuis le 14 mai, jour de l’inauguration de l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem. RFI