Mali: un premier tour marqué par les violences

Au Mali, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta («IBK») remporte le second tour de la présidentielle avec 67,17% des voix.

Cissé et Keita ont tenu l’un comme l’autre leurs derniers meetings de campagne vendredi soir devant des milliers de personnes. «Il reste beaucoup à faire. C’est pour cette raison que je demande aux Maliens de me confier un nouveau mandat, et non parce que je serais assoiffé de pouvoir», a déclaré le président Keita lors d’un rassemblement dans un quartier huppé des bords du Niger, à Bamako.

«Partout, j’ai constaté un désir de changement. Les Maliens ne veulent plus de ce régime», a dit à ses partisans Soumaïla Cissé, au siège de son parti. Il s’est ensuite rendu à Niafunke, une localité proche de Tombouctou, pour y voter, et il y a redit craindre que le scrutin soit truqué par le pouvoir en place. «Chaque Malien et chaque Malienne doivent par ailleurs être vigilants face aux tentatives de fraudes électorales […] Ce scrutin présidentiel historique ne peut être confisqué.»

Tous les candidats ont promis d’en finir avec le déclin de leur pays et de lutter contre la pauvreté.

Ce scrutin s’est déroulé sur fond de recrudescence des violences ethniques et islamistes à travers le pays ces derniers mois. Les quelque 23 000 bureaux de vote, qui ont ouvert leurs portes à 10 heures, ont fermé à 20 heures pour les huit millions d’électeurs inscrits. Les premiers résultats sont attendus dans les 48 heures, et les résultats officiels provisoires d’ici au 3 août, avant un éventuel second tour le 12 août.

Durant le scrutin, les seules violences notables ont été signalées du côté de Kidal, dans le nord du pays, où sont tombés dix obus de mortier, dont l’un a explosé près d’un bureau de vote. Les tirs, qui n’ont pas fait de victimes, ont visé entre autres la base de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali. Ils n’ont pas été revendiqués pour le moment.

La situation dans la ville de Tombouctou, dans le Nord, demeure cependant instable. Cette semaine, des affrontements y ont éclaté mercredi et jeudi entre communautés arabe, touarègue et noire. Les violences islamistes se sont d’autre part étendues au centre du pays, où des intégristes s’en sont pris à la force sahélienne du G5.

L’ONU s’est montrée néanmoins optimiste. «Le Mali a fait la preuve, au fil des années, de sa capacité à organiser des élections crédibles et pacifiques», avait dit, avant le scrutin, Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

 

Author: Ibrahima MBOUP

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