Idleb: des négociations et des bombes

Depuis la semaine dernière, on assiste à de nombreuses tractations internationales pour tenter d’éviter le bain de sang à Idleb. Mais les habitants de cette province du nord-ouest du pays se préparent déjà au pire. Ils redoutent une attaque chimique. Les images des civils Syriens suffoquant après avoir inhalé des gaz toxiques sont dans toutes les mémoires. Alors, pas question de subir sans agir. A Idlib, on s’organise comme on peut en fabricant des masques à gaz à l’aide de sacs plastique, de canettes de soda et de gobelets.

Les habitants font avec les moyens du bord. « Il a y une multitude de vidéos sur les réseaux sociaux qui expliquent comment fabriquer ces masques à gaz. Les gens mélangent du charbon de bois, du sable, du sodium avec du coton, ensuite ils mettent tout ça dans des sacs plastique et ça fait un filtre », raconte Fadi Al Maari, militant de l’opposition syrienne à Idleb. « Mais honnêtement, ça ne sert à rien. Ces masques ont déjà prouvé leur inefficacité lors de la précédente attaque chimique à Khan Cheikhoun ici dans la région d’Idleb. C’est assez sommaire comme procédé et ça ne protège pas contre le gaz sarin et le chlore utilisés par le régime de Bachar el-Assad », regrette le jeune homme, contacté par Rfi  via l’application WhatsApp.

Il y a une semaine jour pour jour, la Russie, alliée de Damas a engagé des discussions avec les autres protagonistes du dossier syrien, les Iraniens, soutien du régime également et les Turcs, proches des rebelles. Réunis à Téhéran, ils ont tenté de trouver une solution à Idleb mais leur échec était prévisible. « On a l’impression que tout le monde s’est un peu piégé. Le régime Assad, du fait de sa propagande, prétend qu’il peut conquérir Idleb. La Russie, prétend qu’elle ne peut pas abandonner son allié, les Iraniens poussent à l’affrontement et les Turcs qui se croyaient engagés avec les Russes et les Iraniens dans un processus de désescalade, sont confrontés à une menace majeure qui est celle du transfert de centaines de milliers de réfugiés supplémentaires vers une Turquie qui en compte déjà plus de trois millions », relève Jean-Pierre Filiu.

Avec Rfi

 

Author: Ibrahima MBOUP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *