Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) a, encore une fois, saisi la Cour suprême. Cette fois-ci, Guy Marius Sagna et ses camarades ont introduit une requête en référé-liberté devant la haute juridiction pour mettre fin à l’exécution et à l’application des arrêtés préfectoraux n°79 et n°80 du 03 mai 2020 prescrivant provisoirement certaines mesures dans les grandes surfaces et fixant provisoirement les jours et horaires d’ouverture des lieux de commerce : ‘’ Frapp conteste vivement la légalité de ces arrêtés et demande à la cour suprême de sauvegarder les libertés fondamentales des consommateurs et des commerçants”.
Pour ces activistes, en déclarant la fermeture des marchés, magasins et cantines tout en maintenant l’ouverture des grandes surfaces pendant six (06) jours par semaine, le préfet de Dakar a restreint la liberté de choix des consommateurs : “Le préfet viole la liberté de choix des citoyens à revenu et au pouvoir d’achat faible. En agissant ainsi, il crée deux catégories de citoyens et une discrimination directe contre les citoyens à revenu et au pouvoir d’achat faible. Ce qui est inacceptable”, lit-on dans la lettre déposée à la Cour suprême.
Poursuivant, elle martèle “Le plus grave et grossier dans l’attitude de l’État est que le préfet n’a pas le pouvoir de prendre ces arrêtés. En effet, en vertu de l’article 6 du décret n°2018-1888 réglementant les commerces de grande distribution au Sénégal pour des raisons de sécurité, les heures d’ouverture et de fermeture des commerces de grande distribution sont fixées par le Gouverneur”
Le Conseil des Diffuseurs et Editeurs de Presse du Sénégal
(CDEPS) n’a jamais donné un mot d’ordre de boycott du retrait des chèques des
montants alloués à la presse par l’Etat. La précision est faite par l’instance
qui regroupe le patronat de la presse sénégalaise.
Cette précision en dit long sur la guerre, par médias
interposés, entre le ministère de la Culture et de la Communique et le CDEPS
qui continue à fustiger le processus de répartition de l’aide à la presse.
« Le ministère de la
Culture et de la Communication mène une campagne de dénigrement du patronat de
la presse et abuse l’opinion publique sénégalaise par la désinformation. Le
CDEPS n’a jamais donné un mot d’ordre de boycott du retrait des chèques comme
l’a affirmé le Directeur de la Communication sur les antennes de la RTS,
mercredi soir, tout comme ce dernier de manière fallacieuse a prétendu que les
montants alloués aux entreprises de presse ont été doublés, voire triplés. De
même, le ministère de la Culture et de la Communication affirme de manière
éhontée que les acteurs des médias ont été associés à la définition des
critères d’attribution de l’aide à la presse », explique un communiqué du Cdeps
parvenu à emedia.sn.
« UNE RÉPARTITION INIQUE »
Dans ce conflit latent entre le ministère et le patronat de
la presse, le CORED avait tenté de jouer une médiation. C’est ainsi qu’une
rencontre a été organisée, le jeudi 7 mai dans les locaux du ministère pour
arrondir les angles. Mais, renseigne le CDEPS, cette rencontre n’avait fait que
montrer les divergences de fond sur l’aide à la presse entre le ministère et le
patronat. « Contrairement à une soi-disant compromission, le CDEPS continue
toujours de dénoncer les critères iniques de répartition de l’aide à la presse
et de réclamer la publication d’un arrêté du ministre sur les bénéficiaires et
les montants alloués », ont écrit les membres du CDEPS. Lequel relève l’origine
de cette attribution qui a fait l’objet d’âpres batailles des pionniers de la
presse privée comme Babacar Touré, Sidy Lamine Niasse, Abdoulaye Bamba Diallo
et Mamadou Oumar Ndiaye.
« En aucun cas, les fonds alloués à la presse privée ne sauraient
être détournés par le ministère de la Culture et de la Communication, qui
révèle ainsi son incapacité à définir et mener une politique de communication,
pour répondre aux défis de notre développement économique et social », révèle
le CDEPS, qui pense que leur tutelle a montré ses limites. « Le ministère de la
Culture et de la Communication a une ignorance totale du secteur d’activités
qu’il est censé manager par la méconnaissance des informations les plus
élémentaires. » Entre autres, liste le Cdeps : « Le nombre d’entreprises de
presse au Sénégal, le capital des entreprises de presse et leur statut
juridique, le chiffre d’affaires du secteur de la presse, le nombre de salariés
des sociétés de médias au Sénégal, la contribution fiscale et sociale du
secteur de la presse. »
emediasn