Dans sa chambre où elle se trouvait seule et loin des regards, Santy a eu la mauvaise idée de se filmer toute nue. La vidéo prise, elle l’a envoyé à une amie, a-t-elle dit, devant la barre du tribunal, sans motiver son geste. Ces deux gestes lui ont valu des remontrances des magistrats. Mais, le plus dur pour elle est d’avoir été l’objet d’un chantage et de menaces.
La victime qui s’est constituée partie civile dans cette affaire a retracé le film de sa mésaventure. Du récit fait devant la barre, il ressort qu’elle a reçu un appel d’un homme qui lui a fait savoir qu’il était détenteur de ses ‘’nudes’’ et qu’il diffuserait les vidéos dans les réseaux sociaux si elle ne lui versait pas 60 000 francs. ‘’Il m’a envoyé un message et m’a réclamé 60 000 F en disant que je n’avais que quelques heures comme délai. Sinon il allait diffuser mes vidéos. Au fait, je m’étais filmée nue. Je ne sais pas comment il l’a eu’’, a confié la partie civile aux juges. Pour n’avoir pas pris au sérieux la menace, elle dit avoir bloqué le numéro de l’appelant. Celui-ci, connaissant bien sa victime du fait qu’elle et lui partagent le même dahira, a alors contacté une de ses copines et a mis celle-ci dans le bain. Pour la convaincre qu’il était détenteur des données personnelles de la partie civile, il a cru bon de lui envoyer des captures d’écran de la vidéo, mais aussi le film dans son intégralité. La copine qui a comparu comme témoin à charge, dans cette affaire, indique avoir alors appelé son amie S. pour l’inviter à tenter de convaincre son maître chanteur et l’empêcher ainsi de mettre à exécution sa menace. Surtout qu’il était 23 heures et que le gars manifestait une certaine impatience et était déterminé à tout rendre public.
Mais il faut comprendre que les choses ne sont pas passées comme le croyait le jeune maître-chanteur. La police qui est entrée en scène dans cette histoire, a fini par alpaguer le jeune élève. Présenté au parquet, il a été placé sous mandat de dépôt pour, entre autres, des faits de collecte illicite de données à caractère personnel et de tentative d’extorsion de fonds. Et c’est ce jeudi 17 février qu’il a fait face aux juges. Elève en classe de Terminale, il a reconnu les faits, sans se faire prier.À la barre, le prévenu, a dévoilé l’origine de la vidéo. ‘’J’ai vu la vidéo dans le téléphone d’un ami et me la suis envoyée à son insu. J’avoue que j’ai exercé des chantages pour de l’argent. C’est à la police qu’il s’en est rendu compte’’, a répondu le prévenu au cours des débats d’audience. Le parquet qui a pris la parole, a bien savonné le prévenu pour les charges qui pèsent sur lui. ‘’Vous êtes jeune. Vous n’avez pas encore d’argent et vous avez ces genres d’ambitions’’, lui a reproché le maître des poursuites qui déplore les éventuelles conséquences qui résulterait de la diffusion de cette vidéo dans les réseaux sociaux. Qu’en serait-il si Adamo disposant de ces vidéos les partageait ? lui a demandé le substitut du procureur. Celui-ci, convaincu de la culpabilité du prévenu, a requis l’application de la loi. Pour sa part, la défense a plaidé la clémence du tribunal pour son client. À l’en croire, une application bienveillante de la loi pénale et la clémence conviendrait au jeune D. F. et allait lui permettre de pouvoir préparer son baccalauréat avec beaucoup plus de sérénité. Le tribunal comme s’il exauçait les vœux de l’avocat de la défense, a jugé le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à un mois de prison assorti de sursis. Notification a été faite au jeune maître-chanteur de son placement en probation pendant 18 mois, peine révocable, mais avec l’obligation de présenter tous ses bulletins de notes au juge d’application des peines.