L’ancien premier malien Soumeylou Boubèye Maïga est décédé lundi à l’âge de 77 ans, dans une clinique de Bamako, a appris Agence Anadolu auprès de sa famille.
Cette dernière avait longtemps alerté les autorités de la transition sur la détérioration de son état de santé en demandant son évacuation à l’étranger.
Jusqu’à sa mort, Soumeylou Boubèye Maiga était détenu le 26 août 2021 par la chambre d’accusation de la Cour suprême dans l’affaire de l’achat d’équipements militaires et de l’avion présidentiel, inculpé avec trois autres anciens ministres.
2013-2014, dans son rapport, le vérificateur général avait noté la disparition de plus de 153 milliards de FCFA (274 millions de dollars ) et la dilapidation de plus de 20 milliards de FCFA (36 millions de dollars) dans l’achat de l’aéronef présidentiel et des équipements militaires.
Des audits de la Cour suprême et du Bureau du vérificateur général ont été menés et rendus publics à la demande du Fonds monétaire international (FMI). Les rapports d’enquête officiels ont établi des surfacturations de 40 milliards CFA (72 millions de dollars).
Né le 8 juin 1954 à Gao au nord du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, est un homme d’Etat malien ayant servi le Mali comme chef des services de renseignements, ministre des Affaires étrangères, ministre de la Défense et des anciens combattants, secrétaire général de la présidence du Mali et enfin Premier ministre du 30 décembre 2017 au 23 avril 2019.
Surnommé Bonbero, Soumeylou Boubèye Maïga a fait des études de journalisme au Centre d’Etudes des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheick Anta Diop à Dakar au Sénégal ainsi qu’en France, où il a obtenu un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de diplomatie et administration des organisations internationales en 1987 à l’Université de Paris-Sud et un diplôme de relations économiques internationales à l’Institut d’administration de Paris.
Il exerça le métier de journaliste d’abord au quotidien de l’Etat ”l’Essor” puis au journal ”Sunjata”.
Militant au sein du Parti malien du travail, Maïga a été l’un des principaux artisans de la chute du régime de Moussa Traoré en 1991.
Il entra par la suite au Cabinet du lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, alors président du Comité de transition pour le Salut du Peuple (CTSP), en qualité de conseiller spécial d’avril 1991 à juin 1992.
Vice-président et membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ), il devient en 1992 chef de cabinet du président de la République Alpha Oumar Konaré.
En janvier 1993, Soumeylou Boubèye Maïga a été nommé directeur général de la sécurité d’Etat, période pendant laquelle il a empêché plusieurs coups d’État avant d’entrer au gouvernement de Mandé Sidibé en tant que ministre des Forces armées et des Anciens Combattants.
En 2002, Soumeylou Boubèye Maïga est candidat de l’Adéma/Pasj pour l’élection présidentielle qui choisit Soumaïla Cissé.
En 2006, son parti, l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) décide de soutenir la candidature probable du président sortant Amadou Toumani Touré à l’élection présidentielle malienne de 2007.
Soumeylou Boubèye Maïga a protesté contre cette décision et annonça son souhait de se présenter. Il fonda à cet effet l’association « Convergence 2007 ».
Exclu de l’ADEMA lors de la conférence nationale des 24 et 25 février 2007, il arriva à la 6ème position de l’élection présidentielle du 29 avril 2007 qui a vu la réélection du président sortant Amadou Toumani Touré dès le premier tour.
Le 6 avril 2011, il entra dans le gouvernement d’Amadou Toumani Touré conduit par Cissé Mariam Kaïdama Sidibé en tant que ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Soumeylou Boubèye Maïga est fait prisonnier lors du coup d’Etat du 22 mars 2012 du Capitaine Amadou Aya Sanogo contre le régime d’Amadou Toumani Touré. Il entama une grève de la faim avec plusieurs hauts cadres.
Après la présidentielle de 2013 ayant mis à la tête du pays, Ibrahim Boubacar Keïta, Soumeylou Boubeye Maiga fait son entrée au gouvernement d’Oumar Tatam Ly avec le portefeuille de la Défense et des Anciens combattants
Il démissionna de ce poste le 27 mai 2014, en réaction à la défaite de l’armée malienne à Kidal, face à des groupes rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad et alliés.