Même un réchauffement de la planète contenu en dessous de deux degrés Celsius risque de provoquer d’ici à la fin du siècle une fonte des calottes glaciaire, met en garde une étude publiée lundi. Son impact serait «irréversible».
L’accord de Paris sur le climat de 2015 vise à contenir le réchauffement mondial au pire sous les deux degrés, idéalement sous 1,5 degré, par rapport à l’ère préindustrielle. Mais les engagements actuels des Etats à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre conduiraient à un monde à trois degrés supplémentaires.
Alors que le réchauffement climatique est plus fort aux pôles, les scientifiques expliquent depuis des décennies que les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique se réduisent, faisant déjà monter le niveau de la mer. Ils estimaient toutefois qu’elles pourraient survivre à une augmentation mondiale de la température de 1,5 ou deux degrés. Mais selon cette étude, même ce réchauffement limité pourrait leur causer des dommages irréversibles, contribuant à une augmentation catastrophique du niveau des océans.
Effets «dramatiques»
«Nous disons que le seuil de 1,5-2 degrés est proche de la limite à laquelle on peut s’attendre à des effets plus dramatiques pour les calottes glaciaires», explique à l’AFP Frank Pattyn, du laboratoire de glaciologie de l’université libre de Bruxelles. Selon les calculs des auteurs de l’étude, les calottes du Groenland et de l’Antarctique pourraient toutes les deux atteindre leur «point de bascule» autour de deux degrés de hausse.
«L’existence d’un point de bascule signifie que les changements subis par les calottes seraient potentiellement irréversibles», insiste M. Pattyn. Pour les deux calottes, «des points de bascule existent pour des niveaux de réchauffement qui pourraient être atteints avant la fin de ce siècle», poursuit le chercheur.
Les calottes du Groenland et de l’Antarctique contiennent assez d’eau pour faire monter le niveau des mers de plusieurs mètres. Même si cette glace devrait mettre des siècles à fondre totalement, les petites îles et les deltas seront menacés par la hausse du niveau de l’eau bien plus tôt. (ats/nxp)