Suite à l’annonce de la suspension de Rfi et France 24 au Mali par les autorités de Bamako, la France et l’Union Européenne n’ont pas tardé à agir. En conférence de presse de présentation de son programme, le candidat Emmanuel Macron a soutenu que cette décision des militaires est « le signe d’une course en avant vers le pire ». Macron dénonce une mesure qui ne ressemble pas au Mali. « Je condamne avec la plus grande fermeté une décision totalement contraire aux valeurs que portent le peuple malien et le Mali depuis son indépendance », a-t-il déclaré.
Avant la déclaration de Macron, le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé « de graves atteintes à la liberté de la presse » et s’est dit « préoccupé par de graves allégations d’abus » rapportés par RFI et France 24 et contestés par la junte.
À l’image de la France, l’Union européenne a également réagi. Elle juge « inacceptable » la décision des militaires, et estime que cette suspension a été ordonnée sur la base d’« accusations infondées ».
« Nous avons vu les annonces faites par le gouvernement malien de suspendre RFI et France 24. Nous considérons que c’est inacceptable. Nous déplorons cette décision et les accusations infondées », a déclaré la porte-parole Nabila Massrali.
Pour rappel, le Mali accuse la France de mener une campagne médiatique visant à déstabiliser la transition et de semer la haine en ethnicisant le conflit. Ces deux médias sont coupables, selon Bamako, de ‘’fausses allégations’’ relatives à des exactions commises par l’armée malienne sur des civils.