Les travailleurs de la justice ne baissent pas les bras. Ils ont mis leurs menaces en exĂ©cution en dĂ©cidant dâorganiser des Sit-in dans tous les palais de justice du SĂ©nĂ©gal. Ceci, pour dĂ©noncer « un comportement cavalier que le gouvernement a posé » contre eux. A Dakar, Me El Hadji AyĂ© Boun Malick Diop et ses camarades ont suivi le mot dâordre. «Câest pour sâadresser Ă lâopinion publique pour leur dire que nous sommes obligĂ©s dâĂ©voluer sur le terrain de la radicalisation », a-t-il affirmĂ©.
Il poursuit : « Nous avons rencontrĂ© Ă maintes reprises le ministre de la Justice et Ă chaque fois, il nous dit que lâagenda du prĂ©sident de la RĂ©publique est chargĂ©. Pis encore, il y a un autre fait majeur. Lorsque le chef de lâEtat a donnĂ© instruction au ministre du Budget de voir dans quelle mesure, le gouvernement sera capable de satisfaire les dolĂ©ances des travailleurs de la justice, le Birima Mangara avait inscrit un montant de 5 milliards de FCFA sur le budget du ministĂšre de la Justice. Mais figurez-vous, de source sĂ»re, notre ministre de tutelle est allĂ© voir le PrĂ©sident de la RĂ©publique pour lui dire que les montants allouĂ©s au travailleurs de la justice sont excessifs quâil fallait revoir cela Ă la baisse ».
Diop de dĂ©clarer : « notre principal adversaire câest le ministre de la Justice. Nous le mettons au banc des accusĂ©s sur des concrets ».
Ismaïla Madior Fall, «le fautif»
A lâanalyse et au constat, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Sytjust balance que IsmaĂŻla Madior Fall  bloque la rĂ©alisation des engagements du PrĂ©sident de la RĂ©publique. « Nous avons constatĂ© que depuis que les projets de textes ont Ă©tĂ© finalisĂ©s, il les garde par devers lui. Il ne les transmet pas pour la signature du Chef de lâEtat. Et Ă chaque fois que nous lâinterpellons, il nous sert des explications dĂ©sincarnĂ©es dâune vacuitĂ© terrible, qui ne peuvent mĂȘme pas convaincre un enfant», a-t-il accusĂ©. Avant de continuer : «Toutes ces perturbations de la justice, nâa quâun seul fautif, câest le ministre de la Justice et en dernier ressort, câest le prĂ©sident de la RĂ©publique. Nous avions dĂ©cidĂ© de cesser toute belligĂ©rance. Mais, aujourdâhui, on se pose maintenant la question de savoir quelle est la valeur de la parole donnĂ©e surtout celle de la premiĂšre institution qui en principe devait susciter un traitement dâurgence mais Ă chaque fois, on nous entraine dans un terrain de dilatoire, de procĂ©dures en Ă pus finir.»