À la chambre des Communes, le traité conclu par la dirigeante conservatrice n’a obtenu mardi soir que 202 voix contre 432, la plus lourde défaite essuyée par un dirigeant britannique depuis les années 1920. Ce vote historique a plongé le Royaume-Uni dans le flou quant à son avenir, à deux mois et demi du Brexit, prévu le 29 mars. Sitôt le résultat annoncé, le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a présenté une motion de censure contre le gouvernement, qualifiant ce résultat de «catastrophique».
Il est peu probable cependant que cette motion de censure aboutisse. Le Parti conservateur de Theresa May et son allié, le petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP, qui ont mené la charge contre l’accord de Brexit, n’ont en effet aucune envie de se voir supplanter par les travaillistes aux rênes du pays. Dès mardi soir, le DUP et plusieurs députés rebelles conservateurs ont annoncé qu’ils soutiendraient Mme May.
Médias britanniques durs
La presse britannique n’a pas mâché ses mots au lendemain de la déroute du gouvernement : «une humiliation complète», titre The Telegraph; «une défaite historique», pour The Guardian. Aux Etats-Unis, le Washington Post estime que le Royaume-Uni se «dirige vers un désastre».
Selon l’éditorialiste du Times Matthew Parris, il est désormais temps que des parlementaires chevronnés prennent en main le dossier Brexit. «Il n’y a aucun leadership, ni au sein du gouvernement ni dans l’opposition, qui soit capable de nous aider à sortir de ce bourbier», écrit-il.
De son côté, l’Irlande a annoncé intensifier ses préparatifs pour un «no deal» et appelé Londres à faire des propositions «pour sortir de cette impasse».
Dans les milieux économiques, la consternation est de mise. «Il faut un nouveau plan immédiatement (…) pour protéger l’économie britannique», a insisté Carolyn Fairbairn, directrice générale de la principale organisation patronale britannique.
Avec (CBI). (afp/nxp)