Il est de ces qualités, divines du reste, que Le Créateur n’accorde qu’à ceux qu’Il a choisis. Par Sa Grâce, Abdourahmane Camara dit Camou fait partie de ces privilégiés.
Il est difficile de résumer Camou en quelques caractères, contraintes de pagination obligent. Mais, il est tout aussi impossible de passer sous silence seize années d’une collaboration soutenue avec l’homme. L’on voudra bien m’excuser que, au fil de ce texte, je l’appelle Camou alors que nos rapports professionnels et les «codes» de la vie tout court auraient voulu que je l’eusse appelé autrement. Parce que c’est comme cela que nous l’avions appelé sa vie durant sans que lui le ressente comme une offense. Tout comme le défunt Pdg de Walf, on l’a toujours appelé Sidy à la place d’un très protocolaire «Monsieur Niasse». Que l’on veuille donc bien m’excuser cette infraction à la règle.
Alors que la volonté divine a fini de se faire, je peux résumer la vie de Camou en quatre mots : fidélité, loyauté, piété et magnanimité.
Fidèle, Camou l’a été jusqu’à son dernier souffle. Depuis qu’il a mis les pieds à Walf, il n’est jamais allé voir ailleurs. Et les occurrences ne manquaient pourtant pas. Au fil de discussions comme il aimait en animer, il lui arrivait de glisser des confidences sur quelque proposition à occuper la direction de tel ou tel organe, d’Etat ou du privé. Mais, il réussissait toujours à repousser gentiment les avances des «sergents recruteurs». Camou a aussi été fidèle au journalisme. «Boy, moi, je ne suis pas formé pour la communication. Le métier que l’on m’a enseigné au Cesti s’appelle journalisme. Et c’est ce que je sais faire», nous disait-il quand on le chambrait sur la nécessité pour lui de tenter l’aventure au niveau des Ong.
Loyal. Camou n’a jamais été pris en défaut de loyauté, notamment avec Sidy Lamine. Il a toujours évolué à son ombre, dans les moments de bonheur comme de malheur. Leurs relations étaient tellement fusionnelles que leurs deux familles biologiques avaient fini par n’en constituer une. Comme disait, l’autre, Sidy et Camou, ce sont deux personnes réunies en une seule. Et les signes divins ne manquent pas. C’est en pleine préparation du premier anniversaire commémorant la disparition de son fidèle compagnon, Sidy Lamine, que Camou est tombé malade. Et c’est une dizaine de jours plus tard qu’il rendit l’âme. C’est ce que l’on appelle une fidélité jusque dans l’au-delà.
Piété. Le défunt Directeur de publication de WalfQuotidien ne badinait pas avec la prière. Les cinq prières de la journée, il eut toujours préféré les effectuer en assemblée, à la mosquée. Les fidèles des mosquées voisines du siège de Walf sauront le reconnaître entre mille. A plusieurs reprises, Camou a quitté une réunion qui tirait en longueur pour s’acquitter d’une prière.
Magnanime. Il aimait le masla. Non pas par faiblesse coupable mais parce qu’il ne voulait pas ou ne pouvait pas faire mal. Les incartades de ses subordonnés, il les «gérait» avec tact et diplomatie. Je puis témoigner que, à maintes reprises, il s’est chargé, lui-même, de parler avec un collaborateur qui était en conflit avec la norme de travail. «Boy, attends, je vais lui parler». Et nous, ses proches collaborateurs, on savait la suite : «Je lui ai parlé. Mais, il m’a expliqué que…» Et c’est parti pour une «amnistie». Il ne pouvait sanctionner négativement un collaborateur. Positivement, oui. Mbagnick Ngom, Seyni Diop, Abdou Rahmane Mbengue, Georges Nesta Diop, Nicolas Sonko, Daouda Diop etc. en sommes les illustrations vivantes. Il pouvait aider un collaborateur méritant à gravir les paliers pour aller plus haut mais n’assistait jamais à sa chut
Avec Walfadjri