Dans sa décision rendue publique ce mercredi 20 octobre 2021, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) indique que « le Sénégal a atteint un score global très élevé (93 points) dans la mise en œuvre de la Norme ITIE 2019 ». Le Chef de l’Etat Macky Sall s’en est d’ailleurs félicité en conseil des ministres.
Mais le document a dit autre chose passée sous silence par le président de la République. En effet, ce score de 93 points que le gouvernement va chanter sur tous les toits dans les heures à venir ne repose que sur les mines. Pour le pétrole et le gaz par contre, la gouvernance reste aussi sombre que le fond d’un puits. Et l’Itie l’a bien souligné.
« Bien que le travail de diagnostic de l’ITIE Sénégal concernant les pratiques en matière d’octrois de licences minières soit exemplaire, le pays n’a toujours pas convenu de mener un tel examen détaillé dans les secteurs pétrolier et gazier, malgré les allégations d’irrégularités en matière d’octroi de licences dans le secteur pétrolier qui ont donné lieu à un tollé public important en 2019, portant sur des octrois de licences survenus plusieurs années plus tôt », mentionne la note en guise de regret.
D’ailleurs, malgré le score flatteur, le Sénégal s’expose à des sanctions, si jamais il ne rectifie pas le tir dans la publication des contrats et licences dans les secteurs du pétrole et du gaz avant la prochaine validation dont le démarrage est prévu le 1er octobre 2024.
« Conformément à l’Article 6 de la Norme ITIE, si le pays n’accomplit pas de progrès en matière de transparence lors de la prochaine Validation, il s’exposera à une suspension temporaire », prévient l’Itie qui prévoit tout de même la possibilité d’une validation anticipée ou d’une prorogation du délai sur demande.
Et pour ne donner aucune échappatoire à l’Etat, le conseil d’administration de l’Itie lui indique la voie à suivre, déjà bien connue par le pays. « Le Sénégal pourrait envisager d’étendre son utilisation des Rapports ITIE pour évaluer l’efficacité des octrois et des transferts de permis et de contrats dans le secteur pétrolier et gazier, par exemple en reproduisant l’étude menée sur les octrois et transferts de permis dans le secteur minier », préconise-t-il.
En termes basiques, afficher dans le pétrole et le gaz la même volonté de transparence déjà prouvée dans le secteur des mines.