
Elle a toujours milité pour la célébration de la journée de la femme le 7 mars, en lieu et place du 8 mars dans notre pays. La directrice du laboratoire genre de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), le professeur Fatou Sow Sarr maintient sa posture. La nation doit, selon ses mots, célébrer cette date en hommage aux braves dames de Nder qui ont sacrifié leur vie pour sauver l’honneur de leur patrie et inspiré plusieurs générations avec une symbolique « on nous tue mais on ne nous déshonore pas. »
A Dagana, l’ancienne capitale du Walo, la statue de la dernière reine, Ndatte Yalla, érigée à la place de l’indépendance, non loin de la préfecture, est très parlante. Elle immortalise la tragédie de Talatay Nder, qui a vu des femmes s’immoler par le feu pour des questions d’honneur, de dignité et de liberté. L’histoire est de plus en plus vulgarisée dans notre pays. Elle met en exergue le courage de ces « Linguères », moulées dans une tradition militaire, qui ont pris le dessus sur une coalition formée par des Almamy du Fouta et des Maures désireux, entre autres, d’islamiser le royaume du Walo. Mais ces femmes, appartenant à une lignée royale, finiront par tomber dans un traquenard des combattants qui n’ont pas digéré leur défaite face à une armée féminine. Refusant de se constituer en prisonnières de guerre, les Linguères, qui ont retroussé les manches, à l’absence de leur époux, ont préféré se donner la mort après une attaque survenue un mardi, à Nder.