Migrants sénégalais détenus au Maroc : Entre l’enfer des prisons et le piège des passeurs

Chaque année, plusieurs jeunes Sénégalais tentent de rejoindre l’Europe en passant par le Maroc. Pour beaucoup, ce rêve vire au cauchemar : arrestations, détention et retour forcé au Sénégal. Mame Mor Loum, Pape Souaré et Abdou Diop, trois ex-détenus, racontent leur descente aux enfers dans les prisons marocaines et l’impitoyable réseau des passeurs qui continue d’exploiter la détresse des migrants.

La migration clandestine vers l’Europe est un voyage semé d’embûches, de désillusions et, pour certains, d’enfermement. Derrière les promesses d’un avenir meilleur se cache une réalité sombre : celle des prisons marocaines où croupissent de nombreux Sénégalais arrêtés en pleine tentative de traversée ou accusés d’être complices des passeurs. Ces jeunes, prêts à tout pour atteindre l’Europe, se retrouvent piégés dans un engrenage infernal où la mafia des réseaux de passeurs dicte ses règles.

Le business clandestin des passeurs : un réseau bien huilé

Pour Abdou Diop*, l’histoire commence comme celle de nombreux jeunes Sénégalais. Arrivé au Maroc en avril 2022, il travaille d’abord dans des centres d’appels avant d’être tenté par la traversée vers l’Europe. Mais son embarcation échoue, et il se retrouve à la dérive en pleine mer. C’est à ce moment-là qu’il change de trajectoire et rejoint l’univers des passeurs. « J’ai d’abord été intermédiaire entre les passeurs marocains et les migrants subsahariens. Les Marocains géraient l’organisation, mais ils ne parlaient ni français ni wolof, alors on servait de relais », explique-t-il.

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Author: Serigne Saliou Seck

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