Dans un long entretien accordé à Jeune Afrique, Aissata Tall Sall a répondu aux critiques récurrentes sur son ralliement à Macky Sall.
Elle écarte notamment le concept de transhumance : “Je n’ai jamais changé de camp : j’ai toujours été dans celui du pouvoir. En 2012, j’ai fait partie des artisans de la victoire de Macky Sall. J’ai voté et appelé à voter pour le président. De 2012 à 2017, j’ai été députée de Benno Bok Yakaar (BBY), la majorité présidentielle. J’ai cheminé avec Macky Sall pendant cinq ans. Les gens qui critiquent de cette manière ne se rappellent pas cela.
Quand ils parlent de « transhumance », je considère qu’ils ne s’adressent pas à moi. Il est vrai que j’ai parfois critiqué certaines des actions de Macky Sall, quand je percevais autrement la manière de faire. Aujourd’hui, je suis sa collaboratrice. Mieux que de critiquer, je peux aujourd’hui lui faire part de mes suggestions et proposer mes idées.
C’est comme cela qu’il faut le percevoir. Pas autrement”.La ministre des Affaires étrangères révèle, par ailleurs, que Macky Sall l’a longtemps sollicitée pour intégrer le gouvernement, mais que cela n’a pas pu se faire à cause des blocages de la hiérarchie du Parti Socialiste : “Le président Macky Sall avait voulu m’appeler à des postes à responsabilité. Mais mon parti n’a pas voulu que je les assume.
Nous avons cheminé ainsi jusqu’au jour où j’ai été exclue du parti en 2017, me reprochant d’avoir eu des positions divergentes, mais personne n’est en mesure de me dire quelles étaient ces divergences. La seule chose que l’on peut me reprocher, c’est d’avoir affirmé avec un certain nombre de camarades que le PS devait avoir un candidat à l’élection présidentielle. Nous portions alors cette conviction.
Est-ce être contre Macky Sall que de dire cela ? Je ne vois dans mon cheminement rien de contradictoire ou d’anachronique.”.