Mor Guèye était dans le lot. Cet ancien pompier, militant du parti de Ousmane Sonko depuis 2019, était présenté à l’époque de son arrestation en spécialiste des explosifs. Son surnom de «Commandant» n’était pas pour arranger son cas.
Il a été arrêté dans l’atelier de couture de son frère à Rufisque par des éléments armés jusqu’aux dents. Un peu plus de deux deux ans après ce terrible épisode de sa vie, qui lui a coûté son emploi et son épouse (qui l’a quitté), il jure que l’histoire des «Forces spéciales» a été montée de toutes pièces par l’ancien régime pour anéantir Pastef.
Mor Guèye révèle que «Forces spéciales» est le nom d’un groupe WhatsApp qu’il a créé. «Je pouvais l’appeler ‘Les Amazones’ ou ‘Les Danseuses’. Je n’avais aucune arrière-pensée en créant ce groupe; pour preuve, il n’était même pas actif», assure-t-il dans des propos relayés par Source A dans son édition de ce vendredi 10 janvier.
Pour les supposés liens entre les membres des «Forces spéciales», Mor Guèye botte en touche. «J’ai connu Pape Mamadou Seck [un des mis en cause, qui s’est évadé du Pavillon spécial avant d’être retrouvé près de Touba et reconduit en détention] en prison. C’est vous dire que c’est un dossier monté de toutes pièces, pointe-t-il. Tous les supposés membres de ce groupe ont été arrêtés à différents endroits et certains à l’intérieur du pays. On ne se connaissait pas avant notre séjour à la Sûreté urbaine. Mon seul tort était d’appartenir au parti Pastef.»
Quid du surnom «Commandant», qui pourrait prêter à équivoque dans un dossier de cette gravité ? «C’est par pur hasard que mon surnom ait un lien avec cette histoire supposée, précise Mor Guèye. En réalité, je faisais partie de l’équipe de l’organisation du parti à Rufisque. Constatant que je venais toujours à l’heure et rentrais après tout le monde, Ousmane Diouf, professeur d’anglais de son état, m’a donné ce nom, en disant que j’opère comme un commandant.»
À signaler que Mor Guèye a refusé d’aller au fond du dossier «Forces spéciales», rappelant, selon Source A, que la loi d’amnistie l’interdit.