Par principe, estime l’ancien parlementaire de Benno joint au téléphone par Dakaractu, et par respect à la sacro-sainte séparation des pouvoirs, « le pouvoir de grâce, le pouvoir de dissolution et le pouvoir d’amnistie sont du domaine du président de la République. Mais avec la séparation des pouvoirs, il ne faudrait pas permettre à l’exécutif de revenir sur des jugements des autorités judiciaires. »
Pour Moustapha Diakhaté, on peut par contre « aménager le droit politique sénégalais pour permettre aux autorités judiciaires de procéder à des aménagements de grâce et voire d’amnistie. On ne doit pas permettre à l’exécutif de revenir sur une chose déjà jugée. »
Et l’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar d’estimer que ceux qui disent que Khalifa Sall et Karim Wade doivent être amnistiés sont aussi ceux qui disent qu’ils sont des prisonniers politiques. Donc « en les graciant ou en les amnistiant, Macky Sall risquerait de leur donner raison et provoquer ainsi un « coup de poignard dans le dos de la justice ». Il faut dès lors régler le débat où on considère que le président de la république peut faire ou défaire la carrière de quelqu’un en utilisant la justice. À l’heure actuelle, compte tenu de la constitution, le président peut gracier qui il veut, l’Assemblée peut amnistier qui elle veut, mais en le faisant nous risquons de donner raison à cette opposition.
Abordant toujours les questions d’actualité politiques, Moustapha Diakhaté juge que ce silence noté depuis la proclamation des résultats, est actuellement très normal. « Nous venons d’une période où on s’est beaucoup donné. Le président est en train certainement de former son nouveau gouvernement. L’opposition, en sortant d’une défaite, est aussi contrainte de réfléchir sur ses probables stratégies. Donc c’est tout à fait normal que ce silence gagne « l’arène politique. »
« La coalition Benno Bokk Yakaar a trois éléments qui lui permettent de vivre jusqu’en 2035, selon le chef de cabinet du président Macky Sall. D’abord il y’a la plateforme politique et de développement qui est le PSE, ensuite y’a le leadership de Macky Sall sur lequel tous les membres de Benno Bokk Yakaar sont d’accord et le troisième élément montre l’adhésion des familles politiques qui ont façonné la république et la démocratie sénégalaise, ce qui est un gage de sureté et de stabilité pour le pays.
Donc, le ministre et ancien parlementaire de Benno estime que la continuité de ce compagnonnage est nécessaire et reste persuadé que le président de la République n’est pas une personne à léser un allié. «S’ il est parvenu à maintenir cette alliance durant tout ce temps, c’est parce qu’il connaît la responsabilité de chacun d’entre eux ».