Le président Paul Biya, 85 ans, dont 35 au pouvoir, est réélu pour un septième mandat avec 71,28 % des voix. Le Conseil constitutionnel a proclamé ce lundi les résultats officiels de la présidentielle du 7 octobre. Pour le RDPC au pouvoir, la victoire éclatante du président Paul Biya est celle d’une confiance renouvelée. Mais, avant même la proclamation, les opposants ont rejeté ces résultats, parlant « de résultats fabriqués », d’« élection volée ». Indépendamment de ces contestations, il y a tout de même quelques enseignements que l’on peut déjà retenir. Dont celui de la recomposition du paysage politique et de la mobilisation. Cette présidentielle a suscité un intérêt inédit auprès d’une large partie de la population.
Scotchés devant leurs postes de télévision pendant les cinq heures qu’a duré l’audience de proclamation des résultats, les Camerounais ne se faisaient en réalité guère d’illusions. L’épisode du contentieux post-électroral qui avait duré trois jours et qui avait été très largement suivi à la télévision avait déjà levé tout suspens quant à l’issue finale de cette élection. Les candidats de l’opposition avaient tous déjà été déboutés de leur recours, ce qui laissait entrevoir un boulevard au président sortant.
Depuis de longues années au Cameroun, une grande partie de la population s’est détournée du vote, détournée de la politique de manière générale. Les Camerounais ne croyaient plus aux élections : seulement 6,6 millions d’inscrits cette année, soit à peine la moitié de la population en âge de voter.
Mais s’il est un fait que l’opposition a échoué à faire inscrire en masse les Camerounais sur les listes électorales, avec cette élection, il est possible que les choses commencent à changer.
De nouvelles figures ont émergé, des candidats qui sont apparus plus déterminés, plus combatifs. Plus sérieux aussi.