Dakar, 25 mars 2022 – L’ADEPME a pris part les lundi 20 mars et mardi 21 mars 2022 au King Fahd Palace au Forum Africain du Mécanisme d’Évaluation par les pairs du NEPAD, portant sur le projet d’Agence Panafricaine de Notation Financière organisé par son point focal le Ministère de la Justice du Sénégal.
L’ADEPME, Agence d’Encadrement et de Développement des Petites et Moyennes Entreprises, a pris part les lundi 21 mars et mardi 22 mars 2022 au Forum Africain du Mécanisme d’Évaluation par les pairs du NEPAD qui a porté sur le projet d’Agence Panafricaine de Notation et la gouvernance d’entreprise. Cette importante rencontre a été organisé par le Ministère de la Justice du Sénégal, point focal du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique) dont le Comité d’Orientation est présidé par son Excellence M. Macky Sall, Chef de l’État. Elle a notamment vu la participation du Ministère des Finances et du Budget, de celui de l’Economie et de la Coopération, des représentants du secteur privé, des chambres consulaires, de l’ordre des experts comptables ou de l’agence de notation africaine WARA (West Africa Rating Agency) fondée par le Sénégalais feu Seydina Tandian et désormais filiale du groupe sud-africain GCR Ratings .
Le projet d’Agence Panafricaine de Notation est porté par le Président Sall, qui à l’occasion de son discours de Président en exercice de l’Union Africaine lors de la 35e Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine, le 5 février 2022 à Addis Abbeba, déclarait ceci, au sujet de l’économie de notre continent : ‘‘Je souhaite également que nous portions davantage nos efforts sur la réforme de la gouvernance économique et financière internationale pour un meilleur accès de nos pays aux sources de financement du développement. Nos économies sont sous financées, parce que des règles et procédures rigides entravent l’accès de l’Afrique à des prêts consistants de longue durée, et à des conditions soutenables, pour le financement de son développement. Nos économies sont aussi mal financées, parce qu’elles continuent de payer des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique. (…) Avec le soutien de la Commission,il me parait nécessairede mettre en place une task force de l’Union pour étudier la problématique du financement de nos économies, y compris par la réforme des règles de l’OCDE y afférentes, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière sur lequel la Banque Africaine de Développement travaille déjà. »
Le Directeur Général de l’ADEPME, Idrissa Diabira, (Agence d’Encadrement et de Développement des PME) a fait le lien entre notation internationale en vue de la mobilisation de ressources en devises et notation des entreprises pour accéder à des financements domestiques. Il a ainsi présenté « eRating » la plateforme de notation des entreprises de l’ADEPME qui est l’une des principales recommandations la 2ème Concertation Nationale sur le Crédit en 2010 pour réduire l’asymétrie d’information.
« eRating » permet de mesurer la performance des entreprises et ainsi de faciliter : l’accès aux financements, l’accès aux marchés publics ou privés, l’accès à des subventions pour du renforcement de capacités, l’identification de futurs champions ainsi que le monitoring de l’appui aux PME. L’ADEPME en vue de jouer son rôle de tiers de confiance de l’écosystème entrepreneurial a d’ailleurs obtenu en 2021 une double certification ISO 9001 et ISO 27001 du bureau Veritas pour sur le périmètre incluant « eRating » du processus « d’évaluation et de suivi réévaluation des entreprises ». Idrissa Diabira indiquera : « le défi africain est le scoring universel, il nous faut évaluer, systématiquement évaluer et massivement évaluer nos entreprises pour atteindre un nombre critique d’entreprises notés afin d’appréhender correctement le risque associé. A l’ADEPME nous avons près de 200 entreprises notés, nous avons redéfini notre approche d’accompagnement pour évaluer de manière systématique les PME que nous accompagnons et nous planifions d’évaluer 5 000 entreprises dont la comptabilité est au système normal d’ici à 2025. Nous voulons aussi permettre à 50 000 entreprises de disposer d’un système minimal de trésorerie ». Le groupe bancaire panafricain Ecobank s’appuie sur le mécanisme de profilage du risque des PME de l’ADEPME pour ce qui est des prêts qu’elle accorde aux PME accompagnées par l’ADEPME.
Le Professeur Ibrahima THIOUB, Président du Cadre National du MAEP, a résumé le défi de l’appropriation de la notation dans une perspective historique pour le continent qui du fait des micro états qui le composent est condamné à faire ensemble. Il a rappelé « le développement suppose la mobilisation d’importantes ressources même si jamais autant d’humains n’ont été laissé de côté. L’accès à ces ressources se fait par la compétition, il nous faut donc être compétitif en utilisant les ressources existantes de façon performantes. Les outils de notations souveraines et des entreprises mesurent la qualité, ils permettent de nous évaluer nous-mêmes mais aussi d’être évaluer par les autres. Saluons les agences de notations africaines existantes, elles effectuent un travail important pour nous, il s’agit des principes importants dégagés par le MAEP à savoir que l’Afrique doit prendre part au banquet de l’universel mais avec ses solutions, elle doit partager celles qui se mettent en œuvre sur le continent et veiller à leur ancrage dans notre histoire, car celui qui dort sur la nappe d’autrui, risque de se réveiller à terre ».
